Ce dimanche 20 octobre est à marquer d’une pierre blanche. Vincent Engel a donné son nom à un pied de vigne, inaugurant le parrainage littéraire qui verra chaque année un écrivain mis à l’honneur au vignoble de Genval. Le public a pu goûter à cette occasion les premières gorgées du vin produit au domaine du Beau Site!
Vincent Engel, romancier réputé, est venu en voisin. Habitant Ohain, il n’avait que la vallée de la Lasne à traverser. Il connaît bien le quartier, le théâtre du Flétry, la bibliothèque communale toute proche. Il était heureux de découvrir le vignoble. Joseph, notre maître de culture, a fait une petite démonstration de taille. Luc, notre maître de chai, a exposé les méthodes de vinification de notre vin blanc.
Une fois le tour du propriétaire achevé, il restait à accomplir la petite cérémonie de parrainage. Rien de bien cérémonieux en réalité. Vincent Engel devait simplement nouer son étiquette sur un pied de vigne, exercice auquel il se prête bien volontiers – il avoue n’avoir pas trop la main verte. L’écrivain raconte son plaisir d’être là et rappelle les liens étroits entre le vin et la littérature. L’étiquette posée sur le cep connaîtra une prolongation sur les bouteilles, puisque la cuvée 2013 portera fièrement son nom. Un cru placé sous de tels auspices ne peut qu’être prometteur.
Le maître de chai n’était pas venu les mains vides, ce dimanche. Il avait apporté deux bouteilles de la toute première récolte, celle réalisée en septembre 2012. Il s’agit d’un premier ballon d’essai. En l’occurrence, ballon n’est sans doute pas le mot le plus approprié. Il faudrait plutôt parler de dé à coudre: il n’a pas été facile de se répartir le précieux breuvage, vu le nombre de convives. Comment servir plus de cinquante personnes quand on n’a que deux bouteilles? C’est une petite lampée qui est versée à chacun. Le public a pu goûter cette toute première tentative, déjà enthousiaste, parfois réservé, pour ce vin qui n’a pas encore tout à fait achevé sa maturation. La cuvée Vincent Engel sera plus généreuse – on devrait atteindre les 60 bouteilles.
L’apéritif s’est poursuivi au bas du vignoble et quand la question de manger s’est posée, elle fut tranchée par votation sur la place publique! Le ciel était à moitié bleu, à moitié gris: la majorité a opté pour l’optimisme. Déjeuner au vignoble. Improvisation et bonne franquette font bon ménage. On dresse un buffet où l’on rassemble toutes les victuailles et l’on saucissonne sans façon. Vincent Engel partage ce moment de convivialité et chacun vient discuter avec lui.
Une fois rassasiés, les convives ont pris le chemin du Centre culturel, où la rencontre littéraire se prolongeait avec les lecteurs et amis du vignoble. Sur la scène, le journaliste de la RTBF Gorian Delpâture, chroniqueur dans l’émission “Livrés à domicile” (sur la Deux), a mené le débat. Il s’est livré à l’art de la synthèse et de l’interview, à laquelle Vincent Engel s’est prêté avec beaucoup d’esprit. Ses trois derniers ouvrages qui ont été abordés: “La peur du paradis”, “Le mariage de Dominique Hardenne” et “Le prêtre et le big-bang”. La rencontre donnait envie de lire ou de relire Vincent Engel.
Cet événement littéraire était organisé par la bibliothèque communale, le Centre culturel de Rixensart et le vignoble de Genval. Une complicité s’est tissée entre eux qui appellera sûrement d’autres événements, entre culture et viticulture! Les lignes de ceps, tendues au vignoble, sont comme celles d’une page qui reste à écrire: son histoire ne fait que commencer.
La météo s’est montrée fort clémente pour ce dimanche au coeur de l’automne, signant le repos du vigneron – les activités ne reprendront qu’en mars, avec la taille. Le froid arrivera bientôt, peut-être la neige. On saura quoi lire au coin du feu!