Bernard Tirtiaux a lu ce texte en préambule de la rencontre littéraire, lors de l’événement organisé conjointement par le vignoble de Genval, le Centre culturel et la bibliothèque communale. Il s’intitule “Diva”. En voici la retranscription, avec l’aimable autorisation de Bernard Tirtiaux.
Dès que je vous ai entr’aperçue, Seigneur Dieu, que ma gorge devient sèche!
Non, ne dites rien. L’éclat de votre col, la rondeur de vos épaules, l’éclat velouté de votre robe, quelle merveille, quelle classe! ça vous fait sourire!
En temps normal, je me moque des étiquettes, mais vous, vous n’êtes pas faite comme nous, communs mortels!
Je vous perçois comme ces châteaux au fond d’un parc, vous savez, ces châteaux qui s’inscrivent dans les arabesques d’un portail.
Vous devez me trouver trop romanesque!
Je devrais me taire, juste vous contempler. J’espère que vous ne me trouverez pas insolent. Non, Madame, il ne faut pas! Quand vous m’aimerez, vous découvrirez que si j’ai un zeste de culot, j’en ai certainement moins quiconque, moins que vous peut-être! C’est la vérité.
Vous connaissez le proverbe “… la vérité… ” Vous voyez ce que je veux dire. Je vous ennuie. Je n’en puis plus. Madame, je ne tiens plus en place, je crois que je vais commettre l’irréparable. Votre teint, ce collier d’argent qui est votre habillage, ce sceau de cire qu’est votre chasteté, je brise tout ça, je vous décortique, je vous dépucelle, je vous tire-bouchonne, je vous respire… Trop tard, je vous verse dans mon verre.
Bernard Tirtiaux, “Diva” tiré du recueil de textes et chansons Sanguines, spectacle créé par la Compagnie du Banc Public en mai 1983.