Les vendanges 2018 sont placées sous le signe de la qualité… et de la quantité. Le vignoble de Genval s’est mobilisé tout ce samedi 8 septembre pour mener à bien l’opération.
Encore tôt samedi matin, Luc, notre maître de chai, mettait la dernière main à l’installation du groupe froid. Il fallait que tout soit prêt avant que les cuves ne recueillent le précieux nectar. Le groupe viti avait aussi préparé et nettoyé le matériel et les locaux, dès la veille.
Au domaine, c’était l’effervescence. Plusieurs tables ont été remontées du bas du vignoble pour permettre le tri – Christian, notre génial bricoleur en chef, a construit un dispositif qui permet de les déplacer aisément. De grandes bâches ont été tendues pour les protéger.
Les bénévoles sont arrivés en nombre peu avant 10 heures. Un voisin fort aimable a apporté un sachet de viennoiseries pour régaler ceux et celles qui n’avaient pas encore déjeuné. Luc a donné le feu vert en expliquant ce qui était attendu: le raisin le plus mûr possible. Bernard, notre maître de culture, a expliqué comment bien vendanger.
Si les grappes étaient nombreuses, leur état de maturité était variable. Une table de présélection avait été disposée entre le domaine et les tables de tri. Il fallait déterminer si les grappes étaient bien mûres (bien jaunes) ou pas (plutôt vert pomme). Il aurait presque fallu un nuancier: pas facile toujours de déterminer si cela tend plus vers le jaune ou vers le vert! D’autant que certains bénévoles sont au sens propre daltoniens…
Aux tables de tri, les petits mains se sont activées. Munis de ciseaux, les bénévoles ont minutieusement examiné les grappes apportées: il s’agissait d’écarter les insectes, d’enlever les baies abîmées. Le constat est évident: l’état sanitaire de l’ensemble était excellent. Il n’y avait quasiment rien à jeter.
Le raisin trié, chargé dans des casiers bleus, filait ensuite vers la cave, où il était pesé avant d’être foulé par le groupe Viti – un vrai travail de forçat – avant d’être chargé dans un des deux pressoirs. Les vignerons ont pressé, pressé et encore pressé jusqu’au soir.
Au fil de la journée, il a fallu changer son fusil d’épaule – son sécateur de main, devrait-on peut-être dire. Le nombre de grappes trop vertes – et pourtant coupées – s’accumulaient. C’est la première fois que l’on est confronté à cette situation, avec des niveaux de maturité aussi différents selon les lignes, parfois selon les parties hautes ou basses des mêmes lignes.
Vu cette situation inédite, il a été décidé de couper la poire, pardon le raisin en deux: il ne fallait récolter que les grappes franchement mûres et laisser les autres sur pied. Ce raisin trop vert sera récolté dans quelques semaines, en vendanges plus tardives.
La cuve de 400 litres a été pleine en fin d’après-midi. L’autre cuve de 200 litres sera remplie au 2e tour, d’ici peu. Au vignoble de Genval, on n’aime pas trop gâcher. Après avoir nettoyé tout le matériel et les locaux, les vignerons ont rempli quelques bouteilles du jus de raisin, à boire vite avant que cela ne fermente. Et deux caisses de grappes en friche ont été emportées pour être distribuées à une fête de quartier (celle du Poirier Dieu).
Rendez-vous d’ici peu au vignoble de Genval pour le 2e tour des vendanges. La mécanique sera mieux huilée et le tri plus facile: tout le raisin sera bien jaune, bien mûr. Double vendange, le millésime 2018 sera doublement bon!